lundi 3 avril 2017

LES OBJETS DU QUOTIDIEN HYBRIDE

SUJET:
Vous travaillerez en terre principalement (encore une fois vous avez sinon le choix de votre matériaux), hybridation d'objets du quotidien, appropriation et transformation, déformation 


objet inerte, objet mobile ou objet cinétique, objet concret, objet abstrait ou objet métaphysique, objet matériel ou objet immatériel, objet proche ou objet éloigné, objet sensible, objet visible, objet solide, objet fluide ou objet gazeux, objet observable ou objet imaginaire… Produit en général par une fabrication artisanale ou industrielle, l’objet se distingue des êtres vivants et des éléments naturels en général, que l’on peut cependant quelquefois traiter également en tant qu'objets. Une hiérarchie morale, qui place l’objet au niveau le plus bas, découle de cette classification. L'objet peut se multiplier, se collectionner, se ranger, se détruire, se réparer… donc, entrer en relation avec d’autres objets et parfois changer de forme.




https://www.histoiresdecuilleres.fr/l-exposition/

http://www.sabf.fr/pdf/Bulletin200.Expo_Histoires_de_Cuilleres.pdf

 Ces cuillères nous entraînent dans un voyage dans le temps, autour du globe. Multiples et propres à chaque civilisation, leurs fonctions sont pragmatiques ou symboliques. Servant à manger, boire, transvaser des liquides ou des solides, mélanger, manipuler. La diversité des nourritures engendre la diversité des formes des cuillères. Elles sont aussi symbole d’abondance ou de fécondité. C’est un objet qui se transmet entre générations, comme en Bretagne encore de nos jours, puisque toute femme mariée reçoit une cuillère avec laquelle elle cuisine et va à la fête. En cas de séparation, ou de décès, elle est restituée à la famille de son époux. A l’origine, la nourriture établit un lien social entre les vivants, et la cuillère constitue l’outil de ce lien social. 
Connues des Anciens, cuillères et fourchettes n’apparaissent pas sur les tables de France avant le XIVe siècle. On boit les mets les moins consistants à même l’écuelle, quelques couteaux venant à bout des autres, dégustés sur des tranchoirs. Peut-être l’accessoire fourchu, ustensile luxueux, doit-il aux fraises de s’imposer sûrement mais lentement sous le règne Henri III.
Bien que connues dans l’Antiquité, les fourchettes n’étaient utilisées par les Grecs et les Romains que pour présenter au feu le pain ou les viandes qu’on voulait griller (peut-être les termes furcilla ou furcula signifiant petite fourche désignaient-ils ces accessoires) : lors du repas, on mangeait avec ses doigts, la cuillère seule...**



sans titre 2009 Jim Dine 
Jim Dine est un poète et un artiste américain connu pour son rôle dans les happenings d’art conceptuel et le Pop art. Après avoir déménagé à New York en 1958, Dine rejoint Allan Kaprow et Claes Oldenburg pour mettre en scène leurs performances dans la ville. Puis, il abandonne la performance pour se concentrer sur la peinture, s’inspirant d’une sensibilité pop et d’objets commerciaux, mais il ne se considère pas pour autant comme faisant partie du mouvement Pop. Pinocchio, des cœurs, des robes de bain et des outils sont des motifs qui apparaissent souvent dans ses peintures colorées, ses photos, ses estampes et ses sculptures. « J’ai grandi avec des outils. Je viens d’une famille qui vendait des outils et j’ai toujours été enchanté par ces objets fabriqués par des mains anonymes », a-t-il déclaré.
Assimilé aux artistes du Pop Art américain dès le début des années 1960, Jim Dine s’en distingue pourtant par une approche sensible et subjective. Si ses œuvres intègrent la nouvelle société d’abondance et puisent dans le registre du quotidien, elles sont moins le reflet du monde extérieur que celui de sa propre mythologie. Fidèle à certains thèmes comme les outils, le cœur, la robe de chambre, ou encore la Vénus, son œuvre s’organise autour d’autant de variations











                                              Cuillère à riz porte bonheur manchi neko
                                                       Cuillère en terre africaine
                                                             Cuiilère en terre du cameroun
                                                               Cuillère Lega du Congo


                                         Cuillère à fard en forme de tête de lotus et de canard au nom de                                                               moutemouia (musée du louvre)
                                                 Cuillère à fard ( musée du louvre)
                                                  "déjeuner en fourrure" 1936 Meret Oppenheim

                                              "L’objet et le rêve occupent une place importante chez les Surréalistes (Magritte, Breton, Dali). Meret n’a que 23 ans quand Giacometti la présente à ses amis surréalistes et qu’elle crée cet objet, qui devient l’objet fétiche du groupe. Elle savait conjuguer cette recette surréaliste : idée-humour-instant-hasard. Ici, Meret Oppenheim nous propose une oeuvre étrange, provocante et poétique à la fois. C’est un exemple de transformation de matériau, qui rend inutilisable l’objet usuel, provoque attirance et répulsion. Il s’en dégage un malaise indéfinissable."
Cuillères en porcelaine Fanny Richard 


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Une sélection des objets hybrides étranges et amusants de l’artiste allemand Martin Roller, qui détourne les objets du quotidien afin de créer des mashups, rencontres improbables et délirantes entre un pneu et un gâteau d’anniversaire, une banane et des lacets ou encore une chaussure et de la charcuterie




La série d’objets étranges et surréalistes, intitulée « Improbabilità« , de l’artiste italien Giuseppe Colarusso qui détourne les objets de notre quotidien pour les rendre délicieusement inutilisables. Des créations improbables, mais non impossibles, exposées très simplement comme des natures mortes, qui détournent les codes fonctionnels des objets qui nous entourent… On retrouve un lavabo sans évacuation, des couverts avec un manche en cordes, une raquette de ping-pong trouée, des dés vierges … Il les modifie tous afin de les détourner de leur fonction principale. Souvent en rendant certains complètement inutilisables. Cette collection d’objets est présentée dans des situations totalement farfelues et surréalistes.
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"mettre le paquet2 Daniel Spoerri 1965

Fin de repas. Spoerri piège le temps. Il procède à l’arrêt sur image d’un moment convivial dont il ne reste que les vestiges dérisoires et le silence. Morceaux de temps donc, morceaux précieux, un peu « sales et repoussants » pourtant ; Spoerri nous ressert tout ce que d’habitude on jette, trognons et “mégots à gogo”. Il garde tout : assiettes, billet de banque, pochette de disque de jazz… et pour réaliser ses tableaux-pièges, il fixe chaque élément resté sur la table, sans jamais composer ni rien déplacer… ne serait-ce qu’une allumette. Par son action les choses sont soudain figées, comme « pétrifiées » par un Pompéi programmé, et les objets deviennent les reliques d’un présent précipité dans un passé lointain. Accrochées au mur, les tables deviennent tableaux et répondent aux codes esthétiques de l’art qu’elles s’amusent à déjouer. Ainsi l’artiste nous oblige à poser un regard curieux sur une situation jusqu’alors banale et quotidienne. Il s’en dégage une sorte de trivialité, comme filtrée par la mélancolie, une sorte de vanité contemporaine et profane. Rigoureux et amusé, Spoerri préside aux préparatifs qui précèdent banquets et tableaux-pièges. Il propose des menus surprenants, composés de plats cuisinés par ses soins  (Omelette aux fourmis, Sauterelles et Verres de cactus). En 1968, il ouvre un restaurant à Düsseldorf et n’hésite pas à transformer la Galerie J en restaurant, le temps d’un dîner servi par de célèbres critiques d’art 11. D’autres œuvres montrent les traces d’un repas apparemment plus calme, comme le Eaten by Marcel Duchamp, au dos du tableau, la mention « Brevet de garantie, tableau piège, So Easily made… En foi de quoi-pour que ceux qui ont des yeux voient j’authentifie, Daniel Spoerri ».12 Les 31 artistes invités sont donc priés de faire eux même le tableau, « so easily », que Spoerri attestera, s’il trouve le tableau réussi. 13 « Le tableau-piège c’est une tranche de réel sur un plateau », disait Pierre Restany14, mais parfois le résultat se soustrait au regard comme pour le Déjeuner sous l’herbe (banquet de tripes) long d’au moins 40 mètres qui resta enfoui dans le parc du Château de Montcel à Jouy-en-Josas où il fut enterré par 120 convives le 23 avril 1981. Cet enterrement marque la fin de la période des tableaux- pièges. En 2010, pourtant, il fait l’objet d’une fouille partielle, prévue par Spoerri dès l’origine, et à laquelle il participe avec les archéologues. Comme si « le vaniteux serviteur du hasard »15, qui se projetait dans le passé, anticipe, à présent, les fouilles du futur.
                           


                                           Nid cuillère peter mc ferlaine
                                             "spoonbridge and cherry" 1988 Claes Oldenburg

Cette oeuvre fait partie du Pop Art, qui est l’un des mouvements principaux du 20ème siècle. Ce mouvement détourne l’usage des objets du quotidien pour en faire des oeuvres d’art. Le Pop américain émerge avec Andy Warhol, Roy Lichtenstein ou encore Robert Rauschenberg. Il est caractérisé par des thèmes tirés de la culture de masse populaire, tels que la publicité, les bandes dessinées ou encore certains objets culturels. Le Pop art est largement perçu comme étant une réaction face aux idées de l’expressionnisme abstrait, qui sont alors dominantes dans les années 50.
http://www.oldenburgvanbruggen.com/
                 D’abord sous forme d’empreintes sur papier (les allures d’objets) puis d’assemblages (les  accumulations et les poubelles) jusqu’à la destruction (les colères), l’objet est dans l’œuvre d’Arman tour à tour enduit, accumulé, découpé, scié, cassé, brûlé, coulé, enseveli et préservé. Pour Arman, qui s’intéresse au cycle de la production et de la consommation, le déchet, l’objet de rebut sont les meilleurs témoignages de notre civilisation. Dans un texte qu’il publie en 1961, titré Réalisme des accumulations, il écrit  :  «  j’ai d’une manière consciente exploré le secteur des détritus, des rebuts, des objets manufacturés réformés, en un mot : les inutilisés ». Ceux–ci trouvent un moyen d’expression avec les accumulations : « c’est-à-dire la multiplication et le blocage dans un volume correspondant à la forme, au nombre et à la dimension des objets manufacturés ». La répétition d’un même objet accentue son effet de présence ou, comme l’exprime Arman, « mille compte-gouttes sont plus compte-goutte qu’un seul compte-goutte » 24. Il ne s’agit pas contrairement aux détournements poétiques des surréalistes de 
dé-contextualiser l’objet de son substrat utilitaire ou industriel mais bien de le rendre à ce qu’il est. 
« Le procédé des accumulations est en corrélation avec les méthodes actuelles : automatisation, travail à la chaîne et aussi mise au rebut en série, créant des strates et des couches géologiques pleines de toute la force du réel. »