lundi 6 mai 2019

Faire corps avec l'architecture

« Je fais corps avec l’architecture »

 L’expérience sensible de l’espace : d’interroger les rapports entre l’espace perçu et l’espace représenté, la question du point de vue (fixe et mobile), les différents rapports entre le corps de l’auteur et l’œuvre (geste, posture, performance), entre le corps du spectateur et l’œuvre (être devant, dedans, déambuler, interagir).
Objectifs pédagogiques
« Modifier » modifier des espaces pour en travailler le sens.
  •  – Expérimenter physiquement l’espace bâti.
  •  – S’emparer du rapport d’échelle et jouer avec les proportions.
  •  – Modifier les points de vue fixes et mobiles.
  •  – Transformer la perception d’un espace par modification de la lumière, des couleurs, et intrusion d’effets visuels ou d’objets.
« Analyse » s’approprier l’environnement quotidien.
  •  – Découvrir des pratiques artistiques contemporaines en relation avec l’espace : in situ, installation, environnement, land art.
Problématique
– Rapports entre l’espace perçu et l’espace représenté. En quoi l’architecture peut être le prolongement du corps ?Comment l’artiste manipule t’il l’illusion pour se jouer du spectateur ?B – La question du point de vue Comment le déplacement permet-il de percevoir l’œuvre dans sa globalité ?
– Les différents rapports entre le corps de l’auteur et l’œuvre
Comment l’artiste dans ses gestes, sa posture, ses intentions génère-t-il de l’artistique ?
Comment les dimensions du support conduisent – elles à l’emploi d’outils, de gestes et de postures nouvelles ?
Comment l’investissement du corps de l’artiste dans son travail, introduit – il de nouvelles données dans le processus de création ?
En quoi l’intervention de l’artiste performer fait – elle œuvre ?


Consignes

  • Par groupe de 2 commencez à réfléchir sur ce que l’on considère comme une architecture
  • Lister les premières pistes qui viennent à l’esprit
  • Lors du repérage d’un lieu précis pour votre intervention dans l’établissement, prenez des notes, des croquis et commencez à poser des idées claires
  • Retour en classe pour constituer les éléments nécessaires à votre intervention : matériel, prise de vue, cadrage
  • Prise des photographies où chacun fait corps avec l’environnement
  • La réalisation finale comprend un texte explicatif (comment j’ai fais corps avec l’architecture), les croquis et la photographie.
  • Une photographie peut intégrer le travail de plusieurs élèves
  • Observer, utiliser les creux, les pleins, les vides, les lignes, les rythmes, prenez votre corps pour une sculpture, un bâtiment…
Contraintes
Le résultat de votre travail sera une prise de photographie par élève et un croquis avec des explications
Matériel de l’élève :
Cahier pour croquis et appareil photo

Etapes du sujet

  • Par groupe de 3 réfléchir sur ce que l’on considère comme une architecture
  • Mise en commun des idées
  • Par groupe lister les possibilités
  • Mise en commun
  • Repérage dans la ville, prenez des notes, des croquis et commencez à poser des idées précises
  • Choix un lieu précis pour votre intervention
  • Retour en classe pour mettre en place les éléments nécessaires à votre intervention
  • Prise des photographies où chacun fait corps avec l’environnement
  • Verbalisation pour extraire les termes importants Une intégration visible comme un apport au bâti ou une prolongation ou invisible tel un camouflage
  • Ancrage artistique
Techniques
Croquis et photographie

Références artistiques / Documents :

Pierre kaufman:

Jordi Colomer
un exmple des Anarchitecton (2002/2004)
 

Erwin Wurm
un exemple des "one minute sculpture"

Philippe Ramette:
Surtout connu pour ses photographies où il se met en scène dans des situations improbables, Philippe Ramette expérimente et propose des points de vue décalés sur le monde. 

dimanche 10 mars 2019

GRIGRI EX-VOTO ET FÉTICHE


« L’art s’insère à mi-chemin entre la connaissance scientifique et la pensée mythique ou magique; car tout le monde sait que l’artiste tient à la fois du savant et du bricoleur : avec des moyens artisanaux, il confectionne un objet matériel qui est en même temps un objet de connaissance. »
Claude Lévy-Strauss, La pensée sauvage, 1962.



Le fétiche est un objet fabriqué auquel on attribue des vertus et des pouvoirs magiques dans certaines sociétés primitives.

un objet porteur de votre histoire,de vos rêves,de vos pensées ,de vos souvenirs ,fabriqué avec les matériaux de votre environnement .

Il est investi d’un pouvoir particulier, il a une destination précise.
Il est proche du corps : on peut le tenir ou le porter sur soi.
Il est unique, singulier, et donc jamais vu auparavant.
Il est solide et organisé.
Il est archaïque, primitif mais travaillé, riche plastiquement, suggestif.
Vous disposez de moyens très rudimentaires pour travailler.




L'ex-voto remplit une double mission : exprimer un voeu à travers un objet (assorti ou non d'un message), lequel est ensuite adressé en offrande à une puissance spirituelle susceptible de réaliser ce souhait ; ou bien remercier, toujours à travers un objet, la divinité que l'on croit à l'origine d'une grâce accordée, d'une guérison obtenue, d'un miracle survenu. 
https://www.telerama.fr/sortir/au-musee-de-la-poste-l-ex-voto-s-offre-une-cure-de-modernite,120187.php


Justine & Cow

Justine & Cow déconstruit et détourne les objets jusques et y compris ses propres créations. Elle s'approprie et brode les matières ; elle enlumine les tissus, raccommode notre passé comme pour saisir - piéger ? - nos trahisons intimes et collectives
Merci Ex Voto Justine & Cow
http://www.justineandcow.com/


Guy Veloso 
Artiste photographe Brésilien


invitation

MORTALHAS , 2013. (c)   Guy Veloso
Ce sont d'authentiques costumes rituels de groupes de pénitents du Sertão (Ceará, Bahia, Sergipe et Pernambuco), remis à l'artiste par les "Decuriões", les chefs de ces confréries (beaucoup d'entre eux secrets), transférés dans une galerie d'art ou un musée.
Les manteaux à la réception n'ont jamais été lavés. Ils ont toujours le parfum et l'egrégora des religieux qui l'utilisaient. Il est à noter que plusieurs d'entre eux ont été utilisés pendant des années dans des rituels d'auto-flagellation. Les icônes présentes (croix, cœurs, orbis, soleils, roses, etc.) permettent d’étudier les différences symboliques entre différents groupes et régions.
Cette œuvre de Guy Veloso fait également référence à la canopée des navires venus du Brésil il y a un peu plus de 500 ans (obligeant par la force) à apporter la foi chrétienne; ainsi que des tatouages ​​d'esclaves qui perdaient leur peau sur les symboles de leurs origines ou les marques de leurs bourreaux (certains pénitents sont situés dans les terres restantes de quilombos).

Il existe également une identification claire à l'héraldique médiévale, mais d'une manière tout à fait différente des livres d'histoire occidentaux. Alors que les symboles européens font allusion aux actes héroïques et aux insignes de la royauté, toujours constitués de fer brillant et de métaux précieux, dans le cas de la "sertaneja héraldique", au contraire, bien que pensés et étudiés par ses créateurs (la plupart illettrés), toujours en utilisant son imagerie géographique-religieuse, il y a une aura mystique, humble et non ostentatoire, mise en évidence par le matériau (tissus simples et usés par le temps) de la plupart des objets. Même dans ce cas, si ce n'est dans la richesse, l'esthétique de ce dernier correspond au premier.
RAPHAELLE DE GROOT
Porter mon attention sur ce qui n’est pas visible comme tel mais qui participe de l’expérience du monde, la constitue de l’intérieur. Faire basculer le point de vue pour considérer ce qui, de cette expérience, demeurerait autrement dans l’ombre, imperceptible. Cette recherche qui interroge le regard et les perceptions est au centre de mon approche. Elle m’amène à sonder l’envers de tissus sociaux  — côtés cachés, oubliés, délaissés ou négligés de diverses réalités. Développés dans des contextes variés à partir d’échanges et de collaborations, mes projets de création impliquent la participation de communautés et d’individus de différents milieux dans la production de traces et de récits. Mon travail s’effectue dans la mobilité et la rencontre, le déplacement et la déprise des repères, avec des moyens qui relèvent de l’action, du geste, de la présence, de l’écoute, de l’investigation et de la collecte de données de toutes sortes. Dans cette démarche peuvent intervenir le dessin, la photographie, la vidéo, le texte ainsi que l’agencement et l’assemblage d’objets et de documents. La performance supporte ou accompagne en marge cette pratique, me permettant d'expérimenter des états d'attention et d'engagement liés aux  terrains et processus  explorés. 
Subsistances 2017, moyen métrage co-réalisé avec Maxime Girard
Etude pour venise 2013 impression numérique
MARIE ANGE GUILLEMINOT

Marie-Ange Guilleminot est une plasticienne, sculptrice, vidéaste, performeuse née à Saint-Germain-en-Laye en 1960. Elle vit et travaille à Paris, née à Saint Germain en Laye en 1960






mes poupées 1994

Dans sa vidéo Mes poupées, elle caresse inlassablement un sachet de tissu calé entre ses jambes, avec douceur, ambivalence. L’absence de visage, anonyme le corps et rend possible l’identification. Référence au monde de l’enfance, cette «poupée» manipulée avec sensualité suscite trouble, désir et culpabilité chez le regardeur-voyeur. Réalisées avec des collants en lycra emplis de sables ou de graines, couvertes d’un talc protecteur, les poupées existent également en tant qu’objets offerts à la manipulation de l’utilisateur, supports de la projection de ses désirs.


http://creative.arte.tv/fr/episode/marie-ange-guilleminot-cree-des-objets-malleables-et-transformables-lenvi



culpture Cauris (1997), un sac né d'une paire de collant, transformable au gré des objets qu'il contient et des corps qu'il épouse. 

https://www.youtube.com/watch?v=Hqp-e0tppNA

Le travail de cette artiste est une lutte contre l’ancrage des formes et une recherche constante de l’obstacle au support. Elle multiplie les médiums (différents moyens de communications visuels) comme la sculpture, la vidéo et la performance. A partir d’une œuvre existante en objet elle crée une action ou une vidéo où elle met en scène la relation entre son corps et ces ob jets. Son œuvres les poupées en 1993 illustre bien se travail. Elle manipule des formes molles faites de nylon dans sa vidéo « Mes poupées » ou les fait manipuler à son public dont elle tire une série de photographie. La transformation est le processus qui relie toutes les pièces de Marie-Ange Guilleminot, chacune nécessite d’être manipulé. Ainsi l’artiste utilise les objets qu’elle a créés ou transformés comme lien entre l’œuvre, l’artiste et le spectateur.

Marie-Ange Guilleminot exprime la vulnérabilité des corps et des êtres, la fragilité et l’ambiguïté inhérentes à toute relation. Le corps de l’artiste, «utilisé comme matière brute», et le vêtement, à la fois double peau, chrysalide fragile, s’exposent et nous exposent à une relation troublante et transgressive : celle d’un échange profondément intime, tactile. L’artiste met son corps en jeu, l’offre au regard, au geste impudique, troublé ou embarrassé du regardeur invité à établir un échange. De cette double relation de confiance et d’abandon, de cet usage du corps comme vecteur de communication vers l’Autre, émane un érotisme qui renvoie chacun à sa sexualité, à ses propres limites. Marie-Ange Guilleminot cultive l’ambiguïté et soulève le voile de l’intime, de l’interdit.
AGANETHA DYCK
Aganetha Dyck est une plasticienne née en 1937 à Winnipeg, dans le Manitoba au Canada. Sans n’avoir jamais fréquenté d’école d’art, Aganetha Dyck se lance dans la production artistique de manière tardive, jusque là empêchée par ses obligations familiales. Sa première exposition individuelle a lieu en 1979.
Le travail d’Aganetha Dyck consiste en la réappropriation d’objets du quotidien. On y trouve des poupées, des objets de décoration, des vêtements et des équipements de sport. Aganetha Dyck les métamorphose en sculptures en recouvrant ceux-ci de cire ou d’alvéoles construites par les abeilles. On peut voir dans cette démarche une réflexion sur le rôle de femme au foyer qui a été le sien pendant de nombreuses années tout comme une réflexion plus générale sur notre société.
Le thème du foyer est  présent à plusieurs niveaux dans l’oeuvre d’Aganetha Dyck. Tout d’abord la place qu’elle donne aux abeilles n’est pas anodine. En effet, on considère communément que l’abeille travaille pour le seul bien de sa ruche, ne ménageant pas ses efforts, aussi efficace que joyeuse à la tâche. On retrouve dans ces qualités celles qui sont attendues d’une femme au foyer accomplie. L’idée du foyer est aussi présente dans le choix des objets sur lesquels elle travaille, en particulier les objets en porcelaine ou les lampes, qui n’ont pas d’autre fonction que de décorer un intérieur. Ces objets sont autant de symboles du confort et du bon goût au sens petit bourgeois du terme. Mais ces objets, dans un mouvement d’inversion, deviennent eux-mêmes le support d’habitations, cette fois pour les abeilles. La maison, telle une poupée gigogne, contient elle-même une autre demeure.

Aganetha Dyck, The MMasked Ball, 2008, Photo credit: Peter Dyck
The MMasked Ball, 2008
PATRICK SAYTOUR

" Depluis le milieu des années 1960, Patrick Saytour développe une œuvre caustique et critique qui déplace les données de la peinture et celles de la sculpture sur un terrain où le rapport à la création est constamment remis en cause.
Ses travaux se construisent à partir d'une grande diversité de matériaux et d'objets, apparemment banals ou insignifiants, qu'il récupère, amasse et conserve parfois très longtemps avant de leur trouver un emploi. Travaillés par des gestes familliers, domestiques sans savoir-faire particulier (comme plier, trouer, découper), les toiles cirées, tissus imprimés, filets de pêche, fourrure synthétique et autres chutes de bois ou de cartons acquièrent une qualité particulière au sein des suites ou ensembles qui structurent sa pratique."

"Le pliage, l'enroulement de la toile, le quadrillage, l'empreinte n'ont pour nous aucun intérêt en tant qu'images percues. Nous travaillons sur des schémas. Chaque pièce est un moment de notre travail et n'a de valeur que comme repère matérialisé de notre réflexion."










Matthieu Manche
né en 1969 vit et travaille entre Tokyo et Paris


                                                                "knick knack" 1996
Dans le travail de Matthieu Manche, le corps n’est pas simplement un support privilégié mais il est également le lieu et la victime éventuels de redoutables manipulations. Après avoir évoqué, lors de travaux précédents, des contorsions génétiques plus ou moins monstrueuses (Football team, 1994) et créé des prothèses (Untitled, 1994) dont le rajout au corps était savamment grotesque, l’artiste intervient ici en amont de toutes ces anomalies, en présentant une nouvelle installation intitulée Knick-Knacks.
Des objets chromés et en silicone rose sont disposés sur des tables en résine ; leur apparente agressivité est atténuée par une non-fonctionnalité évidente, tout danger étant ainsi scrupuleusement évité. Le spectateur, inquiété par la présence de ces objets au rôle indécis, doit faire la part du jeu et de l’ironie. Matthieu Manche, ce manipulateur, ce chirurgien des sens, titille l’intellect quant à la fonction de ces instruments issus de son univers personnel.

"double rivage" 1998



dimanche 7 octobre 2018

EMPATHIE

"Capacité de s'identifier à autrui, d'éprouver ce qu'il éprouve."

L'empathie permet de comprendre le corps à la croisée des approches culturelles et physiologiques.

Les expériences esthétiques reposants sur les évocations corporelles de l'empathie mettent en avant les articulations entres ces deux approches:

- sans corps biologiques, pas d'expériences esthétique.
- sans corps éthique, pas d'expériences esthétiuque


Ce sujet doit avoir pour rendu une série d'image ou une petit vidéo et sera un travail à faire par groupe de deux.

Dans l'art contemporain plusieurs artistes on ainsi essayé de s'identifier à autrui, à la nature, l'animal ou bien rentrer dans l'intimité de personnes inconnus, nous allons en voir une sélections de références:





" le jeune couple' Ron Mueck 2013
Deux adolescents blottis l’un contre l’autre paraissent vivre le parfait amour. Ils ne se regardent pas mais le jeune homme semble faire une confidence à celle qui se tient près de lui. Ils ont l’air si vivants...

L’artiste australien Ron Mueck, réalise dans son atelier londonien des sculptures plus vraies que nature.

En quête d’un rendu hyperréaliste, il travaille de manière minutieuse les détails de ses personnages. Les volumes du corps, les couleurs, la texture de la peau et ses imperfections, tout est recréé artificiellement avec une précision photographique.
Pour parvenir à cette illusion du réel, Ron Mueck utilise du silicone et de la peinture à l’huile. Une illusion parfaite… à un détail près.



Philippe RAMETTE, Exploration Rationnelle des Fonds Sous-marins : la Sieste, 2006.
Photographie couleur, 150 x 120 cm.

Surtout connu pour ses photographies où il se met en scène dans des situations improbables, Philippe Ramette expérimente et propose des points de vue décalés sur le monde. Entrer dans une exposition de Philippe Ramette, c’est entrer dans un univers qui questionne la réalité dans ce qu’elle admet de plus tangible et de plus physique. Chez Philippe Ramette, le dessin s’apparente à l’esquisse d’une vision mentale, souvent en lien avec le travail préparatoire. Conséquemment, les sculptures à échelle 1 marquent la volonté d’une mise en abîme d’une expérience possible. Et de fait, tout dans l’œuvre de l’artiste fait écho au quotidien. L’artiste se nourrit du trivial pour en dégager les failles, pour proposer des associations inhabituelles et montrer la précarité et la fragilité des codes qui régissent la vie terrestre. Rationaliser l’irrationnel, défier le monde et rendre possible les détournements qu’il dessine, voilà ce qui semble définir l’entreprise de Ramette.


http://www.tanzforumberlin.de/en/production/title-in-process-low-pieces/
"Low pieces" 2011 Xavier Leroy chorégraphe

Xavier Le Roy, danseur et chorégraphe, enveloppe la chair sensible de son spectacle “Low Pieces” dans deux quarts d’heure d’échanges verbaux directs avec le public. À l’image des conversations sur Twitter, les commentaires y fusent de façon décousue engendrant des amorces de discussions, vite remplacées par l’émergence d’un autre gazouillis venu d’ailleurs. Ces scènes d’introduction et de conclusion, où les danseurs, tous présents, interviennent dans leur tenues de ville, font déborder les rives habituelles du dispositif théâtral et déstabilisent la posture attendue du spectateur. Elles le déplacent sur un point de vue qui mêle sensation d’interpellation individuelle et prise de conscience de la présence du groupe. Ces instants d’interactions qui ouvrent et ferment le spectacle, moments inévitablement approximatifs et ténus, contrastent avec le contenu de l’acte dansé qu’ils encadrent. En le délimitant prosaïquement, il lui confèrent un statut décalé, comme un haïku écrit entre crochets.
Ponctuée par des respirations d’une noirceur totale et d’un silence complet, la chorégraphie projette des scènes où les corps nus se meuvent dans un espace vide et un temps sans musicalité. Toujours à genoux, assis ou couchés, les danseurs détournent la mécanique quotidienne du corps humain pour en exercer des aspects moins usités. À rebours des anthropomorphismes et de la verticalité, ils incarnent les formes et les mouvements de figures hybrides, qui suscitent un sentiment étrange de familiarité. Silencieusement, l’humanité semble se repositionner dans une affiliation ancestrale, encore génétique, avec les autres formes de vie. Xavier Le Roy forme des tableaux vivants dont les odalisques mouvantes renouent avec l’art pictural néo-classique du portrait nu de dos à demi-allongé. Le corps en soi est mis en scène de façon contemplative, et parle de la nature humaine, de son rôle dans le monde, plus profondément encore que ne le ferait des gros plans sur des visages muets.
Bouquet de nudités, nués de mouettes, scènes de troupe de félidés, dos immobiles de galets, Xavier Le Roy développe sa thèse avec la rigueur du transfuge des sciences biologiques qu’il a été. Chercheur en discipline artistique, il met en scène une proposition exigeante, à la beauté âpre, où la forme découle directement de la méthode de création utilisée. Les explorations fonctionnelles du corps humain qu’il réalise, restaure notre conscience de la plasticité physique et comportementale de l’humanité et ravive les prémisses de sa capacité, devenue mythique, à se transformer. La mise en valeur de la dimension sociale, collective, des modèles de comportements, qui s’opère également dans la relation instaurée avec le public, indique un élément clé des conditions de ses transformations. C’est dans les interactions avec la collectivité que se trouvent les points de fixation de nos attitudes et de nos représentations, et c’est aussi dans ces liaisons que résident le potentiel de notre aptitude à l’évolution.
 Jean-Christophe Carius
"Actions-peu Boris Achour 1993/1997
Les actions-peu sont des interventions anonymes et éphémères réalisées dans l’espace public, le plus souvent avec des éléments trouvés sur place. Les premières ont été photographiées et présentées sous forme de diaporama. À partir de 1995, elles ont été filmées en vidéo.
Résultat de recherche d'images pour "natura morta alexa meade 2009"
Alexa Meade "exposure" 2009
Alexa Meade est une artiste américaine intéressée par le fait de brouiller les pistes entre réalité et illusion.
Elle peint ainsi gens et objets de manière à créer des "tableaux vivants".
Elevated Rectangle Landscape, 2016 & Grey White Pink Clock, 2013. Photo Stefan Altenburger. © Ugo Rondinone

Ugo Rondinone dans ses expositions crée pour le spectateur un rapport tout à fait particulier au temps et à l’espace. L’exposition devient un espace scénique à la fois mental et sensible où le temps est suspendu. 


eva-hesse_whitney
Eva Hess Expanded Expansion, 1969. Whitney Museum of American Art, New York
http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-antiforme/ENS-antiforme.htm

Less than by Robert Morris
"less than3 Robert Morris 2005 cloître San Domenico de reggio
Emilia Italie
(...) la figure centrale de cette oeuvre s'impose au spectateur comme un corps. un corps puissant, entièrement concentré sur son essentialité de corps, un corps d'autant plus corps qu'il est démuni de tête. En disant le corps Morris dit l'humain, sont incomplétude sa finitude.

Autres artiste à voir: damien hirst, peter Doig, Gilles Barbier, Sophie Calle, Maurizio Catelan, Anette Messager




samedi 15 septembre 2018

ART DU PAPIER


L'origami est un art oriental, probablement né en Chine sous le nom de  zhézhǐ mais qui c'est surtout développé au Japon où il est devenu un art à part entière. Le nom "Origami" est d'origine japonaise (oru : plier et kami : papier). L'origami est un art subtil aux multiples applications : religieuses, pratiques, poétique , décoratives , scientifiques, qui ne nécessite qu'un morceau de papier et un peu de patience. L'origami est à la portée des petits et des grands et offre la magie et le plaisir de créer.


LI HONGBO

Buste mouvant en papier de l'artiste chinois Li Hongbo exposé au musée du papier d'Angoulême. 
interview with paper sculptor li hongbo


Entièrement réalisées en papier, les sculptures de l'artiste chinois Li Hongbo sont désormais connues dans le monde entier. D'apparence très simples, ses œuvres se déplient en accordéon sous l’œil médusé du public New-Yorkais.
Li Hongbo, qui s'est inspiré des jouets et décorations traditionnelles chinoises en papier, a mis au point cette technique unique dans son atelier à Pékin. Pour réaliser ses créations, il assemble des milliers de feuilles (jusqu'à 20 000)  et grâce à des points de colles placés judicieusement,  forme des blocs de papier étirable. Les blocs sont ensuite sculptés avec une scie électrique. A première vue, rien d'original, les bustes, cranes et visages ressemblent à des sculptures de plâtre ordinaire. La magie opère lorsque l'artiste déplie ses oeuvres. Les visages s'étirent à l'infini comme un accordéon. De plus près, on réalise que ce sont des milliers de feuilles de papier qui composent les créations de Li Hongbo.
Les Etranges Sculptures










































https://youtu.be/VtORrWaePDA

JEFF NISHINAKA


Jeff Nishinaka est un artiste américain reconnu qui sculpte le papier comme d'autres la pierre. Son travail s'étend à travers des domaines diversifiés tels que la publicité, la commande privée, l'installation ou l'illustration de livres médicaux. L'artiste vivant à Los Angeles a confirmé son succès plus de quinze ans auparavant.









http://www.paperblog.fr/3583131/100-creations-uniques-a-decouvrir-sur-l-art-du-papier/

ROGAN BROWN

Résultat de recherche d'images pour "artiste papier"

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Avec sa nouvelle série de sculptures en papier, Magical Circle Variations, l’artiste britannique Rogan Brown, nous propose un parallèle intéressant entre les colonies de bactéries humaines et les colonies de coraux.

En utilisant la métaphore visuelle d’un récif corallien, Rogan Brown a sculpté avec du simple papier des centaines de bactéries, champignons ou microbes, présents dans ou sur le corps humain.
« Ce que le récif corallien et le microbiome ont en commun, c’est qu’ils se composent tous deux de colonies d’organismes riches en biodiversité qui coexistent plus ou moins harmonieusement »
« Il existe d’autres parallèles entre le corail et l’être humain en ce sens que nous sommes tous deux des organismes symbiotes, c’est-à-dire que nous dépendons d’une relation mutuellement bénéfique avec une autre espèce »

PETER CALLESEN
Peter Callesen est un artiste danois d’une quarantaine d’années. Depuis quelques années, Peter Callesen se consacre exclusivement à la sculpture du papier, de la plus ordinaire feuille A4 à l’installation monumentale. Ses œuvres, véritables prouesses de technique et de minutie attirent notre attention sur ce matériau généralement oublié derrière l’information dont il est porteur.
A ce titre, le papier, à la fois visible et invisible, fragile et résistant, passif et érectile était le médium idéal pour incarner l’imaginaire de l’artiste. Car c’est bien de corps, d’incarnation, de disparition et de résurrection dont il est question dans les œuvres de Peter Callesen.
Incarnation d’abord de l’imaginaire poétique et effrayant des contes de fées : faune, flore, châteaux enchantés et cercueils de Belle au Bois Dormant. Ces motifs ne sont pas sans lien avec la forme artistique de la Vanité, et son cortège de crânes et de squelettes. « Memento Mori » nous disent les frêles sculptures de Peter Callesen.

série a4 papercut:


PINGO VAN DER BRINKLOEVD

Pingo van der Brinkloev fait partie des artistes qui ont lancé la mode des univers de papier animé. Il partage à présent son savoir-faire en matière d'animation de personnages de papier avec CINEMA 4D, sous forme d'un excellent tutoriel. Grâce à son animation très réussie « It's Paper », Pingo a été un des premiers à donner à l'origami animé ses lettres de noblesse – son court métrage est vite devenu un « Vimeo Staff Pick » (coup de cœur de Vimeo). Pingo a récemment mis au point un tutoriel en quatre parties présentant toutes les étapes de la création de « It's Paper », aujourd'hui disponible au téléchargement direct sur la plate-forme de vidéo à la demande de Vimeo. Le tutoriel est en vente en ligne et comprend des tutoriels détaillés sur la modélisation, la création de scènes, l'animation et l'ombrage. 



GERARD LOGNON

quand le plissage est art
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=I5uAuH4k1qc



Paris, rue Casanova. L’appartement est du 17ème, le plancher Louis XIV classé, les murs couverts de plus de 3000 plaques de cartons qui ont pris la couleur du temps. Nous sommes dans les ateliers de Gérard Lognon, plisseur depuis quatre générations. Son arrière grand-mère a initié cette tradition familiale sous Napoléon III, alors que le métier s’appelait encore « calandreur ». Ce sont ensuite les hommes de chaque génération qui ont repris le flambeau, chacun apprenant « sur le tas », auprès de son aïeul dépositaire du savoir-faire familial.
Aujourd’hui, cinq personnes œuvrent chez Lognon l’indéplissable (jusque soixante ouvrières y travaillèrent simultanément par le passé), plissant minutieusement les étoffes pour la haute couture, le cinéma, l’opéra, quelques particuliers fortunés, mais aussi pour les rabats d’avocats ou les jupes d’orphelines, selon un protocole bien particulier générateur de plissés à la qualité inégalée : le tissu à plisser est d’abord placé entre deux moules de kraft (certains ont plus d’un siècle), puis enfourné à la vapeur pendant une heure en étuve ; le tissu est enfin décollé de son moule, délicatement, de manière à ne pas abîmer les motifs, parfois très sophistiqués, en passe de marquer définitivement l’étoffe.

https://blog-espritdesign.com/artiste-designer/concept/matthew-shlian-ingenieur-papier-12225

http://www.florencelemaux.com/portfolio/papier-conception-graphique-dessaintolra/