lundi 23 mai 2016

CHORÉGRAPHIE, RYTHME ET MOTIFS

 Le rythme c’est la pulsation des couleurs, des formes ou de la matière qui font surface temporelle dans l’espace du visible. Il peut être lent, vif, irrégulier, homogène, hétérogène et fonde la légitimité étymologiquement topologique des images. Le rythme dévoile la structure sous-jacente, il est cette structure ontologique des images. Pourtant il peut ne pas être.

Mais il paraît étrange de n’avoir point trouvé de terminologie propre aux arts plastiques pour définir cette poétique de l’espace mais seulement un mot emprunté à la musique. Voudrait-on parler de « spacialité » plastique ? Fondons ce terme dont nous pourrons donner la définition suivante: la spacialité serait la capacité d’une oeuvre à composer un espace distancié (qui crée une distance entre le sujet représenté en perspective et le plan du tableau) c’est à dire qu’elle désignerait certains éléments plastiques d’une composition picturale ou non qui sembleraient marquer et répartir l’espace de cette oeuvre elle-même autrement que par la perspective euclidienne.


Le rythme est la caractéristique d’un phénomène périodique induite par la perception d’une structure dans sa répétition. Le rythme n’est pas le signal lui-même, ni même sa répétition, mais la notion de forme ou de « mouvement » que produit la répétition sur la perception et l’entendement.


« Le silence, ce rythme d’éternité que prend parfois le moment présent. » Gilles Raymond




" La danse superpose deux espèces de mouvements: le changement de lieu qui spatialise le mouvement, mais aussi le rend extérieur à lui-même, et le mouvement intérieur, inducteur de l'espace poétique."

"La composition chorégraphique a souvent recours à des partitions, autant de représentations graphiques de la danse. La partition peut se présenter sous forme de notation, dessin, photos, traductions numériques
Cette quête de nouveaux supports renvoie à la notion de traduction soit le déplacement
d’un médium à un autre mais qui également génère de nouveaux espaces pour la création."

Les procédés chorégraphiques:
http://www.ac-grenoble.fr/ien.g2/IMG/pdf_05_Procedes_choregraphiques.pdf



ADVA ZAKAÏ




A la fois chorégraphe, performeuse et curatrice, Adva ZAKAÏ explore différents champs dans la performance. A travers une recherche sur le dialogue entre le corps et le langage, elle interroge les notions d’expérience et de performance dans le cadre d’expositions soumises à des modes participatifs et de dispositifs scéniques.
Son travail chorégraphique s'attache à explorer la façon dont le corps et le langage sont perçus l'un à travers l'autre, et évoque une expérience qui peut être appréhendée à travers une pluralité de perspectives.
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http://www.phakt.fr/wp-content/uploads/2015/09/Dossier-de-Presse-Adva-ZAKAI.LD_.pdf

SOLO SOLUTION/ ONCE IN A LOOP TIME


From a performance at the 'Clifford Irving Show', Paris 2009
(Based on "How to spell a piece" (made and performed with Shila Anaraki, 2008))
https://vimeo.com/35888774




N+N CORSINO






n + n Corsino ont réalisé deux créations sur les rapports de mouvement entre calligraphie et chorégraphie : Bangalore Fictions (Inde, 2013) et Signs (Chine, 2014).
C'est l’origine animale et végétale du tracé calligraphique comme stylisation des formes en mouvement qui les a intéressés : le geste fait signe.

La calligraphie coréenne déconstruit la chinoise au XVème siècle, se recompose en alphabet et sa graphie devient géométrique : elle connaît un développement qualifié de scientifique.
Dans Between the lines, une danse s'invente en langue et réciproquement.
Cette création associe des artistes coréens et français en résidence à SCENE44.


SIGNS 2014




"Signs, surfaces and the instant" est une navigation chorégraphique interactive créée par n + n Corsino en coproduction avec le musée Aurora.


A l'occasion du Festival annuel Croisements, organisé par l’Ambassade de France en Chine et des partenaires publics et privés chinois, le Musée Aurora présente la nouvelle création chorégraphique et nouveaux médias réalisée par n + n Corsino, intitulée Signs, Surfaces and the Instant (Signes, Surfaces et l’Instant).


Le spectacle incarne et exemplifie les possibilités offertes par la rencontre entre la création contemporaine et la collection muséale exceptionnelle d'antiquités chinoises.



ROBERT DELAUNAY 


HÉLICE ET RYTHME



Exposition internationale des arts et techniques dans la vie moderne, 1937
L’aménagement intérieur du hall tronconique, conçu par Félix Aublet et Robert Delaunay
et réalisé par l’association Art et lumière

Dans une lettre à August Macke, en 1912, Delaunay explique l’importance que prend, pour lui, l’observation du réel : « Une chose indispensable pour moi, c’est l’observation directe, dans la nature, de son essence lumineuse. […] Mais où j’attache une grande importance, c’est à l’observation du mouvement des couleurs. C’est seulement ainsi que j’ai trouvé les lois des contrastes complémentaires et simultanés des couleurs qui nourrissent le rythme même de ma vision. »8 
Pour Delaunay, la seule réalité qui s’exprime dans la nature est la lumière. La lumière n’est pas à comprendre dans un sens mystique, ou ésotérique, forme de spiritualité partagée par de nombreux artistes au début du 20e siècle, mais de façon très concrète. Ses moyens plastiques sont une cristallisation de ses expériences et des théories scientifiques de l’époque sur la décomposition de la lumière – notamment du chimiste français Michel-Eugène Chevreul9 –, sur ses vibrations dans l’éther – il faudra attendre les théories d’Einstein pour que cette notion disparaisse –, chaque couleur ayant, par analogie avec le son, une durée de vibration.


DANIEL BUREN


Travail in situ 16 mai-30 novembre 2016 
Bortolami Gallery, M Building Miami États-Unis


Artiste français né en 1938 à Boulogne Billancourt, il vit et travaille à Paris et sur ses lieux d’intervention. Daniel Buren est cofondateur , en 1967 du groupe BMTP (Buren, Mosset, Parmentier, Toroni) qui produit des toiles aux motifs répétitifs afin d’atteindre le « degré zéro de la peinture » . Buren travaille ensuite sur des panneaux publicitaires, dans la rue, en marge des lieux consacrés à l’art. En 1965, inspiré par une toile de store rayée, il met au point son vocabulaire artistique : des bandes verticales alternées blanches et colorées de 8,7 cm de largeur, répétant ses rayures à l'infini et sur tous les supports. Il décline une infinité de possibilités à partir de ces bandes, puisque chaque installation s'exprime in situ, suivant le lieu où il est programmé et réalisé. Buren s'affranchit donc du cadre du tableau. Il procède toujours à une analyse du lieu dans lequel il place ses bandes, en révélant ces particularités les plus significatives et les moins visibles. L'œuvre révèle le lieu et ce lieu même la rend intransportable et donc éphémère. Au cours des années 1970, ses interventions « rayées » envahissent tous les supports : portes, escaliers, trains, voiles, gilets pour gardiens de musée, etc...

Les Écrits, 1967

Tract de Buren, Mosset, Parmentier et Toroni distribué comme invitation à leur manifestation le 3 janvier 1967 dans le cadre du "Salon de la Jeune Peinture", Musée d’art moderne de la Ville de Paris, Paris.
Tract, 1er janvier 1967 [Manifestation 1], repris in Buren, Daniel, Les Écrits(1965-1990), tome I : 1965-1976, p. 21

Puisque peindre c'est...

Puisque peindre c’est un jeu.
Puisque peindre c’est accorder ou désaccorder des couleurs.
Puisque peindre c’est appliquer (consciemment ou non) des règles de composition.
Puisque peindre c’est valoriser le geste.
Puisque peindre c’est représenter l’extérieur (ou l’interpréter, ou se l’approprier, ou le contester, ou le présenter).
Puisque peindre c’est proposer un tremplin pour l’imagination.
Puisque peindre c’est illustrer l’intériorité.
Puisque peindre c’est une justification.
Puisque peindre sert à quelque chose.
Puisque peindre c’est peindre en fonction de l’esthétisme, des fleurs, des femmes, de l’érotisme, de l’environnement quotidien, de l’art, de dada, de la psychanalyse, de la guerre au Viet-Nam.

NOUS NE SOMMES PAS PEINTRES.

Constatez-le, le 3 janvier 1967, 11, avenue du Président Wilson.
Paris, le 1er janvier 1967
Buren, Mosset, Parmentier, Toroni



BERNARD PIFFARETTI 

"Sans titre", 1968. Peinture acrylo-vinylique sur toile métisse, 247 x 194,5 cm. © Adagp. Centre Georges Pompidou - Musée national d'Art moderne - Centre de Création contemporaine, Paris.


"Sans titre", 1998. Acrylique sur toile, 193 x 242 cm. © Adagp. Collection MAMAC de Strasbourg

Vue d'exposition Martin Barré/ Bernard Piffaretti Musée des beaux arts de Nantes 2015


Bernard Piffaretti, né en 1955 à Saint-Etienne, travaille la peinture selon un protocole établi à la fin des années 1970 et fixé définitivement en 1986. 

Il partage le tableau verticalement en deux parties ; puis il peint indifféremment sur la partie gauche ou sur la partie droite, qui lui sert de modèle pour produire de mémoire l'autre partie.Les motifs tant figuratifs qu'abstraits, très variés sans pour autant être originaux, n'expriment rien si ce n'est le protocole dont ils sont issus. L'oeuvre de Bernard Piffaretti "ne veut rien prouver, rien faire de plus, rien faire de mieux" sauf peut-être, désinvestir le tableau de tout contenu pour bien montrer que "la peinture ne représente jamais qu'elle-même".


ROTHKO PAR CAROLYN CARLSON

Rothko était un intellectuel très doué, un homme cultivé qui aimait la musique et la littérature et était intéressé par la philosophie, en particulier par les écrits de Nietzsche et la mythologie grecque. Influencé par l'œuvre d'Henri Matisse – à qui il a d'ailleurs consacré un hommage dans une de ses toiles – Rothko occupe une place singulière au sein de l'École de New York. Après avoir expérimenté l'expressionnisme abstrait (mouvement artistique dans lequel il côtoiera notamment Jackson Pollock et Adolph Gottlieb) et le surréalisme, il développe à la fin des années 1940 une nouvelle façon de peindre. En effet, hostile à l'expressionnisme de l'Action Painting, Mark Rothko (ainsi que Barnett Newman et Clyfford Still) invente une nouvelle façon, méditative, de peindre, que le critique Clement Greenberg définira comme le Colorfield Painting, littéralement « peinture en champs de couleur ».
Dans ses toiles, il s’exprime exclusivement par le moyen de la couleur qu’il pose sur la toile en aplats à bords indécis, en surfaces mouvantes, parfois monochromes et parfois composées de bandes diversement colorées. Il atteint ainsi une dimension spirituelle particulièrement sensible.

Carolyn Carlson, née le  à Oakland en Californiedanseusechorégraphe, ainsi que poétesse et calligrapheaméricaine. Grande figure de la Nouvelle danse français
Carolyn  Carlson a créé plus d’une centaine de pièces, dont un grand nombre constituent des pages majeures de l’histoire de la danse, de Density 21,5 à The Year of the horse, de Blue Lady à Steppe, de Maa à Signes, de Writings on water à Inanna. En 2006, son œuvre a été couronnée par le premier Lion d’Or jamais attribué à un chorégraphe par la Biennale de Venise.
En 1999, Carolyn Carlson fonde l’Atelier de Paris sur le site de la Cartoucherie. De 2004 à 2013, elle dirige le Centre Chorégraphique National de Roubaix Nord-Pas de Calais.
En janvier 2014, Carolyn installe sa compagnie, la Carolyn Carlson Company, à Paris. En résidence au Théâtre National de Chaillot jusqu’en 2016, elle produit et diffuse ses spectacles à travers le monde.



                                          "numéro 21 rouge, marron, noir et orange"
                                                  Rothko 

"Dialogue avec Rothko" par carolyn carlson en 2013

La première rencontre de Carolyn Carlson avec l’œuvre du peintre Mark Rothko a été un choc : une plongée dans la plénitude de l’instant présent. Une peinture qui vous enveloppe, et vous aspire vers l’infini de la méditation. Ses carrés de couleurs sont l’expression la plus intense d’une simplicité qui relie directement à l’essentiel. Aucune interprétation n’est nécessaire. 


" Rothko

Un homme impliqué, inspiré, en quête de...
trajets surréalistes entre les bords du cadre qui doivent l'exil
les huiles l'étourdissent
lunettes cerclées de noir il travaille dans la fumée
mène qui regarde à l'extase
synchronicité d'une affinité programmée" 

"dialogue with rothko page 9"