Une collection est à la fois un regroupement d'objets correspondant à un thème, et l'activité qui consiste à réunir, entretenir et gérer ce regroupement.
Il peut s'agir d'un loisir : la personne qui constitue et stocke la collection est alors un collectionneur. Ce peut aussi être une profession, celle de conservateur : conservateur de musée (collections d'œuvres d'art, d'objets rares ou anciens), conservateur de bibliothèque ou d'archive (fonds regroupant des documents).
Krzysztof Pomian, l'un des pionniers de la recherche sur l'histoire des collections, définit la collection comme « tout ensemble d’objets naturels ou artificiels, maintenus temporairement ou définitivement hors du circuit d’activités économiques, soumis à une protection spéciale dans un lieu clos aménagé à cet effet et exposé au regard ». Ces objets perdent de leur utilité ou de leur valeur d'échange pour devenir « sémiophores », porteurs de sens.
Les cabinets de curiosités désignent au XVIe et XVIIe siècles des lieux dans lesquels on collectionne et présente une multitude d'objet rares ou étranges représentant les trois règnes: le monde animal, végétal et minéral, en plus de réalisations humaines.
Anonyme, Cabinet de curiosités (fin XVIIe siècle). Huile sur toile.
ANNETTE MESSAGER
(1970 "les pensionnaires", alignement de petits moineaux morts emmaillotés dans des gilets tricotés"
" Mes voeux" 1989 photographies noir & blanc et ficelles
Annette Messager est née le 30 novembre 1943 à Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais). Elle veut devenir artiste mais interrompt ses études aux Arts décoratifs de Paris et gagne sa vie en vendant à la sauvette des objets d’art artisanaux qu’elle confectionne elle-même.
C’est aussi à cette époque qu’elle réunit ses premières collections : albums de photographies et une série d'articles extraits de la presse qu'elle transforme en manuscrits anciens.
En 1971-1972, sa démarche originale lui vaut sa première exposition. Annette crée alors une œuvre en laine et l’intitule Les Pensionnaires. Qui sont donc ces Pensionnaires ? Vous allez vous étonner : ce sont de petits moineaux empaillés et emmaillotés dans des tricots.
Premier succès l’inspire à se mettre à la création continue telle qu’elle la voit.
Ses travaux sont structurés par différents projets aux appellations ironiques.
Le cycle « Annette Messager artiste » débute en 1971-1972 : il regroupe l'exposition des albums de croquis qui tiennent de l'enfance. Le cycle « Annette Messager collectionneuse » est présenté pour la première fois à Paris, en 1974. Cette collection de proverbes est une anthologie d'idées reçues sur la femme, brodées sur des mouchoirs. Il y a au total 56 albums regroupant des collections variées : annonces (Le Mariage de Mlle Annette Messager), coupures de presse (Les Hommes que j'aime/j'aime pas), photos (Les Enfants aux yeux rayés, Mes jalousies...), images de magazines (Les Tortures Volontaires), dictons (Ma collection de proverbes), signatures, adjectifs qualificatifs...
Jacques Villeglé
Jacques Villeglé a étudié la peinture et le dessin à l'école des Beaux-Arts de Rennes. Il y rencontre Raymond Hains. Il part étudier l'architecture à l'école des Beaux-Arts de Nantes.
En 1947, il commence à collectionner des débris et des fers tordus qu'il considère comme des sculptures. À partir de 1949, Jacques Villeglé s’intéresse et collectionne les affiches lacérées et annonce la disparition de l'artiste au profit du «collecteur», ou collectionneur. Tout comme Raymond Hains, il se veut simple collecteur de fragments qu'il ne fait que choisir et signer.
Jacques Villeglé rédige une mise au point sur les affiches lacérées. Intitulée «Des réalités collectives», elle est la préfiguration du manifeste du Nouveau Réalisme.
Jacques Villeglé a récolté près de 3500 affiches ornant les murs de Paris, de la rue de la Baleine blanche, à la Poterne des Peupliers, en passant par la rue Bourgeois et Clignancourt. La première trouvaille, dénichée en 1949 avec son complice Raymond Hains, précurseur et membre fondateur tout comme lui du Nouveau Réalisme,s'intitule Ach Alma Manetro. Mais c'est seulement dix ans plus tard que Jacques Villeglé invente l'entité du "lacéré anonyme", le véritable acte artistique, tandis qu'il se définit comme un simple collecteur : "Être le témoin actif d'une humanité riche en contradictions est une de mes ambitions. C'est l'anonyme de la rue qui intervient sur les reflets de la culture dominante… Je passe après." Après ou en retrait, comme sa signature apposée au bas des affiches, discrète et tracée à la pointe du stylo.
"Jacques Villeglé est de ceux pour qui le monde de la rue est un tableau permanent" déclarait Pierre Restany, l'un des piliers du Nouveau réalisme. Et de fait, l'artiste s'est passionné pour le geste impulsif et destructeur du lacérateur anonyme, celui qui crée une entaille symbolique dans le système qui l'étouffe. Brèche par brèche, le saccage ouvre la voie à la respiration haletante de la liberté partiellement reconquise.
"La lacération représente pour moi ce geste primaire, c'est une guérilla des images et des signes. D'un geste rageur, le passant anonyme détourne le message et ouvre un nouvel espace de liberté. Pour moi les affiches lacérées rapprochaient l'art de la vie et annonçaient la fin de la peinture de transposition" expliquait le plasticien, historien d'une génération d'artistes qui revendiquaient plus de liberté dans l'art.
Jacques Villeglé a étudié la peinture et le dessin à l'école des Beaux-Arts de Rennes. Il y rencontre Raymond Hains. Il part étudier l'architecture à l'école des Beaux-Arts de Nantes.
En 1947, il commence à collectionner des débris et des fers tordus qu'il considère comme des sculptures. À partir de 1949, Jacques Villeglé s’intéresse et collectionne les affiches lacérées et annonce la disparition de l'artiste au profit du «collecteur», ou collectionneur. Tout comme Raymond Hains, il se veut simple collecteur de fragments qu'il ne fait que choisir et signer.
Jacques Villeglé rédige une mise au point sur les affiches lacérées. Intitulée «Des réalités collectives», elle est la préfiguration du manifeste du Nouveau Réalisme.
Jacques Villeglé a récolté près de 3500 affiches ornant les murs de Paris, de la rue de la Baleine blanche, à la Poterne des Peupliers, en passant par la rue Bourgeois et Clignancourt. La première trouvaille, dénichée en 1949 avec son complice Raymond Hains, précurseur et membre fondateur tout comme lui du Nouveau Réalisme,s'intitule Ach Alma Manetro. Mais c'est seulement dix ans plus tard que Jacques Villeglé invente l'entité du "lacéré anonyme", le véritable acte artistique, tandis qu'il se définit comme un simple collecteur : "Être le témoin actif d'une humanité riche en contradictions est une de mes ambitions. C'est l'anonyme de la rue qui intervient sur les reflets de la culture dominante… Je passe après." Après ou en retrait, comme sa signature apposée au bas des affiches, discrète et tracée à la pointe du stylo.
"Jacques Villeglé est de ceux pour qui le monde de la rue est un tableau permanent" déclarait Pierre Restany, l'un des piliers du Nouveau réalisme. Et de fait, l'artiste s'est passionné pour le geste impulsif et destructeur du lacérateur anonyme, celui qui crée une entaille symbolique dans le système qui l'étouffe. Brèche par brèche, le saccage ouvre la voie à la respiration haletante de la liberté partiellement reconquise.
"La lacération représente pour moi ce geste primaire, c'est une guérilla des images et des signes. D'un geste rageur, le passant anonyme détourne le message et ouvre un nouvel espace de liberté. Pour moi les affiches lacérées rapprochaient l'art de la vie et annonçaient la fin de la peinture de transposition" expliquait le plasticien, historien d'une génération d'artistes qui revendiquaient plus de liberté dans l'art.
Arman
Arman
Né à Nice en 1928, Arman vivait et travaillait à Vence et àNew-York. Il Est présent dans les collections des plus grands Musées d'art contemporain mondiaux. Il A installé plus de 100 monuments publics à travers le monde.
Arman s'est intéressé au statut de l'objet et au rapport que les sociétés modernes entretiennent avec celui-ci, entre sacralisation et surconsommation-destruction.
En 1955, la Galerie du Haut-Pavé organise sa première exposition personnelle à Paris.
Ses premiers « Cachets » (traces d'objets encrés ou peints) à Paris datent de 1956.
En 1959, il commence la réalisation de la série des « Poubelles » : il expose des ordures ménagères, des détritus trouvés dans la rue et des déchets. Ses « accumulations » d'objets suivant une logique quantitative qui efface leur singularité renvoient une image de profusion, en même temps qu'elles soulignent le caractère périssable des produits de la société d'abondance2.
En 1961, il entame la série des « Colères » : destructions d'objets (les « Coupes » de violon, de piano, de contrebasse…) savamment recollés sur piédestal ou sur supports muraux. Dans les « Combustions » (1963), ces mêmes objets sont brûlés.
Entre 1980 et 1999, l'éventail des œuvres et des techniques s'élargit. Arman décline et multiplie les diverses procédures d'exécution. À la fin des années 1990, l'œuvre se radicalise en une succession de gestes reliés à l'objet (Accumulations en Relation, Cascades, Sandwiches Combo). Il montre un intérêt renouvelé pour la peinture (par exemple dans les séries des "Nuits étoilées" et des "émersions").
Une grande rétrospective a lieu à la Galerie nationale du Jeu de Paume de janvier à avril 1998, exposition qui réunit plus de cent œuvres (de 1959 à 1997). La rétrospective voyage ensuite jusqu'en 2001 en Allemagne, Portugal, Israël, Brésil, Mexique, Taiwan, Espagne…
En 2000, il travaille sur des fragmentations sur panneau, des fragments (dessins et sculptures). Il présente une rétrospective thématique (« La Traversée des Objets »), au château de Villeneuve, à Vence.
Ses sculptures en bronze participent d'un geste semblable : l'artiste se saisit des icônes de l'art occidental (Vénus de Milo, Hercule Farnèse, etc.), qu'il tronçonne pour ensuite les ressouder dans un désordre fouillé.
En 2002-2003, Arman renoue avec la peinture de chevalet en une série d'œuvres, « Serious Paintings », qui allient la recomposition d'instruments de musique à leur « mise en scène » en peinture.
Séries des accumulations
1959
1960
1961
1976
1977
2004
Tadashi Kawamata
Né en 1953 sur l'île d'Hokkaidō au Japon, Tadashi Kawamata est diplômé de la Hokkaido Iwamizawa Higashi High School en 1972.
En 1982, à l’âge de 28 ans, il est choisi pour participer à la Biennale de Venise et en 1987 il participe à laDocumenta de Cassel.
Dans l'intervalle il obtient un doctorat de l'université des arts de Tokyo en 1984.
Réalisant des œuvres in situ à travers le monde entier, il a participé à de nombreuses expositions internationales, il s’est notamment illustré en tant que directeur de laTriennale de Yokohama en 2005.
Professeur à l’université des arts de Tokyo d'avril 1999 à mars 2005, il enseigne depuis 2007 à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris.
« Catedral de cadeiras » - 2007Tadashi Kawamata, installation, accumulation et assemblage de chaises en bois de modèles différents sous les voûtes à Reims en 2007.
"Gandamaison", installation à Versailles
Kawamata a travaillé avec huit étudiants-architectes pendant une dizaine de jour. Gandamaison comprend deux parties, une extérieure et une intérieure.
La structure extérieure, aujourd'hui démontée, ressemblait de loin à un amoncellement de cageots laissées là par un marché monstrueux. D'un peu plus près, l'installation semblait couler du toit de la Maréchalerie ou y ramper comme un organisme vivant. Ce corps mutant phagocytait le bâtiment classique (1682) qui avait l'air en ruine, comme après un bombardement. On pouvait aussi y discerner un géant affalé dont on ne voyait que les jambes. Avec cette construction, Kawamata apportait un peu de chaos aux écuries de Jules Hardouin-Mansart,intendant général des Bâtiments du Roi.
Partie intérieure
La structure intérieure de Gandamaison est un dôme de bois à la surface irrégulière qu'on dirait instable. Elle n'a rien d'oppressant, donnant une impression de légèreté et de fantaisie. Les cagettes, achetées à un producteur local, sont liées entre elles par des liens de plastique noir. Un courant d'air, ou une bousculade, pourrait les faire s'entrechoquer. Le bois, imprégné d'un produit chimique retardateur de feu, dégage une odeur gênante qui empêche de rester trop longtemps sous la voûte.
Gandamaison, installation à Versailles.
Tony Cragg
Figure majeure de la sculpture contemporaine, Tony Cragg est né en 1949 à Liverpool. Après une formation scientifique et un premier emploi de technicien dans un laboratoire de chimie, il entame des études artistiques. Il devient professeur à l'École des beaux-arts de Metz en 1976 puis enseigne, dès 1978, à la Kunstakademie de Düsseldorf.
Dans les années 1980, Tony Cragg s'est inscrit dans la mouvance de la Nouvelle Sculpture anglaise. Héritier du Nouveau réalisme ou encore du néo-dadaïsme, l'artiste utilisait alors des objets de la vie quotidienne et des détritus comme matériaux de base de compositions figuratives colorées. Il s'est ensuite tourné vers le travail du bois, du verre, du bronze et de l'acier poli. Ses œuvres les plus récentes présentent des formes abstraites et organiques, accumulations de strates et de volutes.
Les œuvres de Tony Cragg ont été exposées dans le monde entier. En 1988, il a représenté le Royaume-Uni à la Biennale de Venise. En 2011, le musée du Louvre l'a invité à confronter ses sculptures à celles de Messerschmidt. Le Musée d'art moderne de Saint-Etienne Métropole lui consacre actuellement une exposition (jusqu'au 5 janvier 2014). Tony Cragg est lauréat du prix Turner (1988) et du Praemium Imperial Prize (2007). Depuis 1977, il vit et travaille à Wuppertal (Allemagne) où il a ouvert, en 2008, un parc de sculptures.
New Stones – Newtone’s Tones, 1978, plastic.
Yellow Axe, 1981, 63 found yellow plastic objects.
Stack, 1975, wood, concrete, brick, metal, plastic, textile, cardboard and paper.
Untitled, 1985, mixed media.