Voici quelques artistes dont la recherche est proche du sujet
Matthieu Manche
né en 1969 vit et travaille entre Tokyo et Paris
"double rivage" 1998
Iris Von Harpen
née en 1984 vit et travaille a Amsterdam
STELARC
né en 1946 à Chypre
"handwritting, writing one world simultaneously with three hands" 1982
Yayoi Kusama
née 1929 à Matsumoto
Un univers de pois multicolores, de gonflables aériens, protéiforme et infini, où dans la notion d’environnement se rejouent les codes de la peinture, de la sculpture, mais aussi du design .
François Daireaux:
(cliquez içi) pour voir la vidéo
Empreintes de l’air, moulages du temps, relevés de mémoire
L’air ou cette « haleine du temps [1] » qui dit la vie, le temps ou ce souffle immatériel qui invente la mémoire, les deux dans l’œuvre de François Daireaux comme mode et médium d’un travail en perpétuelle évolution, en constante délocalisation, en infatigable réappropriation de matériaux, de formes et d’espaces. Et pour conjuguer cette obsessionnelle quête esthétique avec la singulière conquête éthique de ce qui dans le monde peut paraître aussi simple qu’un ready-made trouvé à nos pieds ou aussi évident qu’une mise en scène surgissant à hauteur de regard, l’artiste ne cesse de jouer de la modulation, du passage et donc de la variation. C’est en effet, au fil d’une œuvre étirée, déployée, dépliée, qu’il nous rappelle avec évidence que « la variation est un dialogue permanent entre l’identité et l’altérité : le même et l’autre [2] » mais aussi la signature et le mode de pensée de cet œuvre-là.
Il ne faudrait toutefois pas croire que ce mode opératoire caractéristique du work in progress de François Daireaux procède d’une quelconque volonté artistique de construire un genre, ni même d’une ambition esthétique où le formalisme aurait la place primordiale. Non, il s’agirait plutôt de reconnaître dans la démarche de l’artiste celle sous-jacente d’un anthropologue – artisan qui en tant qu’anthropologue vit, crée, pense en artiste, et en tant qu’artisan est cet « artiste en petite main [3] » qui fabrique, troue, découpe, coud, colle, assemble…, trouve formes et outils dans son atelier aussi réel que nomade, et ce au gré de ses nombreux voyages aussi bien en Algérie, au Maroc qu’en Bulgarie, Roumanie, Inde, Chine, Ouzbékistan…
En effet, si à la question « qu’est-ce qu’être un artiste », Bruce Nauman répondait : « C’est avant tout avoir un atelier [4] », François Daireaux, lui, pourrait ajouter : « C’est avoir le monde pour atelier. » Parce qu’il délocalise son espace de création – plus spécialement dans le monde méditerranéen et asiatique –, parce qu’il puise dans ces ailleurs, gestes, couleurs, bruits et matériaux, ses dessins comme ses sculptures, ses vidéos ou ses photographies révèlent et déclinent admirablement ce que le regard de l’artiste a su voir surgir, ici et maintenant. François Daireaux sait en effet, très justement, extraire là et ailleurs, ce qui de l’insignifiant ou de l’insolite l’arrête, l’interroge, lui qui nous dit toujours « attendre quelque chose ». Attitude éthique de retrait du photographe, mode exploratoire d’un sculpteur en errance, mais geste fondateur d’un œuvre toujours en devenir dont l’esthétique sensible ne cesse de se nourrir de l’incroyable « musique » de la matière-monde. Ainsi l’atelier-foyer de François Daireaux est-il aussi bien là-bas que dans « ce transport », cet acte sensible et réflexif qui lui permet de transformer un lieu, une situation, un objet, une action, un geste en « paysage de la psyché […], en empreinte de l’intimité [5] ».
Il ne faudrait toutefois pas croire que ce mode opératoire caractéristique du work in progress de François Daireaux procède d’une quelconque volonté artistique de construire un genre, ni même d’une ambition esthétique où le formalisme aurait la place primordiale. Non, il s’agirait plutôt de reconnaître dans la démarche de l’artiste celle sous-jacente d’un anthropologue – artisan qui en tant qu’anthropologue vit, crée, pense en artiste, et en tant qu’artisan est cet « artiste en petite main [3] » qui fabrique, troue, découpe, coud, colle, assemble…, trouve formes et outils dans son atelier aussi réel que nomade, et ce au gré de ses nombreux voyages aussi bien en Algérie, au Maroc qu’en Bulgarie, Roumanie, Inde, Chine, Ouzbékistan…
En effet, si à la question « qu’est-ce qu’être un artiste », Bruce Nauman répondait : « C’est avant tout avoir un atelier [4] », François Daireaux, lui, pourrait ajouter : « C’est avoir le monde pour atelier. » Parce qu’il délocalise son espace de création – plus spécialement dans le monde méditerranéen et asiatique –, parce qu’il puise dans ces ailleurs, gestes, couleurs, bruits et matériaux, ses dessins comme ses sculptures, ses vidéos ou ses photographies révèlent et déclinent admirablement ce que le regard de l’artiste a su voir surgir, ici et maintenant. François Daireaux sait en effet, très justement, extraire là et ailleurs, ce qui de l’insignifiant ou de l’insolite l’arrête, l’interroge, lui qui nous dit toujours « attendre quelque chose ». Attitude éthique de retrait du photographe, mode exploratoire d’un sculpteur en errance, mais geste fondateur d’un œuvre toujours en devenir dont l’esthétique sensible ne cesse de se nourrir de l’incroyable « musique » de la matière-monde. Ainsi l’atelier-foyer de François Daireaux est-il aussi bien là-bas que dans « ce transport », cet acte sensible et réflexif qui lui permet de transformer un lieu, une situation, un objet, une action, un geste en « paysage de la psyché […], en empreinte de l’intimité [5] ».
(...)
Orlan